Le travailleur assigné à un poste où il ne peut être ni vu ni entendu par une tierce personne s’expose à plus de risque. En cas d’accident, son isolement retarde l’intervention des secours, ce qui peut aggraver la situation. Pour garantir la sécurité du travailleur isolé, l’employeur se doit d’évaluer les risques, mais pas seulement. Il lui incombe d’établir des mesures de prévention, mais aussi d’organiser les secours.
Évaluation des risques
L’employeur est dans l’obligation d’évaluer les risques auxquels s’expose le travailleur isolé. En se rendant au poste de travail de ce dernier, il pourra apprécier par lui-même les conditions dans lesquelles les tâches sont réalisées, mais aussi les contraintes y afférentes et ce qui pourrait se passer en cas de problème. Une descente sur terrain est le meilleur moyen de déterminer si l’employé est en contact avec des équipements ou des produits dangereux, mais également de prendre connaissance des caractéristiques et l’éloignement du lieu de travail, des éléments essentiels pour l’organisation des secours.
L’évaluation des risques doit prendre en considération le cas des travailleurs isolés réalisant des tâches qui peuvent mettre en danger les autres collaborateurs en cas de défaillance, du personnel de maintenance et d’entretien effectuant généralement leur travail isolément, le personnel extérieur et les nouveaux embauchés.
Élaboration des mesures de prévention
L’employeur doit appliquer des mesures de prévention afin de réduire ou mieux encore supprimer les risques auxquels les travailleurs isolés sont exposés. La prévention suggère que la réalisation des tâches dangereuses ou qui peuvent mettre en péril la sécurité des autres collaborateurs ne soit pas réalisée par une seule personne. Si ce n’est pas possible, une réorganisation du travail s’impose, notamment en limitant la durée et le nombre de ces interventions qui se tiennent hors de vue et d’ouïe d’autres personnes.
Les mesures de prévention peuvent aussi porter sur l’aménagement du lieu de travail pour limiter l’isolement, l’adaptation de l’équipement, l’information et la formation des travailleurs concernés. Les mesures peuvent également inclure le recours à un équipement de protection.
Organisation des secours
Puisque le risque zéro n’existe pas, l’employeur ne peut pas se limiter à mettre en place des mesures de prévention. Le travailleur isolé pouvant être victime d’un accident à tout moment, il faut prendre toutes les dispositions pour assurer l’intervention rapide des secours. L’employeur devra alors prendre en compte différents points pour garantir une organisation efficace des secours, dont la présence d’un personnel formé aux premiers soins en attendant l’arrivée des secours médicalisés ou des pompiers par exemple.
Mais ces professionnels ne peuvent intervenir, sans avoir été avertis au préalable, d’où la nécessité de recourir à un DATI ou dispositif d’aide au travailleur isolé permettant de lancer l’alerte en cas de souci. Sous forme de boîtier, d’un portatif audio, d’un téléphone portable ou d’une application à installer sur un Smartphone, le DATI permet à son porteur d’émettre une alerte en cas de problème. Certains dispositifs peuvent donner l’alerte automatiquement si le porteur chute ou demeure immobile pendant une durée déterminée. Dans les deux cas, un message est transmis à un téléopérateur qui se charge par la suite d’évaluer la situation et d’envoyer directement les secours sur les lieux si nécessaire.